DIRECTION D'ACTEURS
« Votre imagination est votre habilité à imaginer des choses auxquelles vous n’avez jamais pensé. Pour faire cela, vous devez prendre conscience de la richesse de votre mémoire. »
STELLA ADLER
Dans l'héritage du système de Stanislavski, dont l'axe est essentiellement orienté sur l'intériorité et la méthode des actions physiques (ces deux aspects amenant intuitivement un développement du lien psycho-physique et un rapport organique de l'acteur à son art), Lior noue une attache particulière avec l'approche de Stella Adler qu'elle utilise dans son travail de direction d'acteur. Elle est convaincue que toute la puissance de l'acteur réside dans sa capacité à intégrer les circonstances du rôle mais qu'elle tient également à sa force d'imagination.
La technique adlerienne ayant assimilé le plus fidèlement la Méthode de Stanislavski (avec l'appropriation des outils fondamentaux de circonstances, d'objectifs, d'obstacles et d'enjeux), c'est surtout en travaillant sur la croyance de l'acteur et en voulant élargir l'élasticité de cette dernière comme celle d'un muscle, que peuvent s'étendre ses capacités et son potentiel. Mettant l'accent sur cette dimension, Stella Adler s'écarte de toute manipulation hasardeuse et parfois dangereuse des ressources intimes de l'acteur, allant jusqu'à atteindre trop souvent son intégrité. Pour elle, l'identification au rôle s'expérimente dans un travail de compréhension du personnage et de la situation : du travail à la table sur les circonstances, jusque dans l'exploration dans le corps et ses résonances, débouchant indéniablement sur l'aspect émotionnel.
Pour Lior, l'acteur doit créer sa propre norme et étendre sa capacité d'attention, de curiosité et de croyance en toute circonstance, un passage incessant entre le quotidien de l'acteur-individu et de l'acteur-scénique.
Un autre point primordial, l'acteur ne doit pas renier ni refouler sa nature profonde qu'il ne pourra jamais occulter dans son intégralité. En partant de cette conception, le but est de développer une connaissance profonde de soi, de son propre fonctionnement et ainsi de pouvoir composer avec soi-même comme un outil pour commencer à créer d'après cette base. Élaguer plutôt que de surenchérir, creuser les notions de valeurs et de vérités plutôt que s'obstiner à vouloir produire et trop souvent reproduire un résultat.
Et si créer un personnage était à chaque fois une nouvelle occasion d'éprouver sa technique, de devoir l'adapter et de découvrir en nous-mêmes chacune de nos ressources. Le processus idéal serait d'atteindre une souplesse et une disponibilité qui nous permet de pouvoir absolument tout tenter pour ainsi réellement trouver.
Backstage de la séance photo autour du projet de film
« Le Peuple Blanc ou l'épreuve de l'émerveillement »